[BG] Cymoril

Nombre de messages : 7 Age : 115 Date d'inscription : 19/11/2008

Cymoril se tenait sur le pont, droite et fière, attendant de voir enfin apparaître les contours de ce royaume dont elle ne connaissait que le nom.
Aden... Cela sonnait comme un glas, à moins que ce ne soit une promesse ?

Le temps s’était lentement écoulé depuis son réveil, dans cette vaste salle voutée, aux plafonds peints de fresques guerrières, et aux sombres colonnes.
Très vite elle avait été prise en charge. Elle avait du se battre, sans relâche, apprendre encore et toujours, lire,écouter, étudier, pour espérer être un jour de celles qui tenteraient de survivre au rite. Devenir la prochaine Mère.

Elle avait eu moins de temps, cinq cent ans à peine, quand certaines de ses sœurs en étaient à plus de mille. Ce qui expliquait la quasi maitrise de leurs arts… L’Ancienne elle-même doutait de ses capacités. Elle était en effet parfois sujette à de simples malaises, mais ça pouvait aller jusqu'à la perte brutale de conscience. Elle n’avait d'ailleurs plus jamais approché la salle des rêves, et évitait soigneusement les galeries y menant.

Elles chuchotaient sur son passage, se retournaient, riant sous cape, la montrant parfois du doigt. Peu lui importait, sa détermination n’en était que plus farouche, son objectif était clair, elle serait digne. Elle avait cependant douloureusement conscience que sa spécialité n’était pas la plus efficace, seule elle n’arriverait à rien. Mais il serait toujours temps d’utiliser des alliés au moment opportun.

500 ans d’un entrainement strict, rigoureux, et mortel.

Qu’étaient devenues ses autres compagnes ?
Combien étaient encore en vie sur la trentaine partie il y a maintenant trois lunes…
Estyanna et Syann avaient péries, malencontreusement, l’une en bas d’un escalier, sur ce même pont où elle se tenait aujourd’hui, l’autre ayant glissé d’un cordage, un soir de vent fort. Elles qui étaient si habiles…

Elle débarquerait seule.

Qu’en était-il des mâles ? L’un d’entre eux serait-il digne ? Elle ne les avait que rarement croisé, au détour d’un couloir, entre deux galeries, de manière toujours impromptue, et chacun gardant ses distances.

Elle ne faillira pas, elle sera appelée à lui succéder. L’Ancienne devra reconnaître ses erreurs.

Dix ans… dix ans à survivre ici, à apprendre, connaître, retrouver les écrits… Dix longues années à être surveillée, nuit et jour. Elle jeta un regard attendri au petit être lové au creux d’une voile pliée. Qu’étaient véritablement les dévoreurs ? Etait-ce douloureux ? Et ces autres races, nains, humains, orcs ? Elle avait lu qu’il existait des elfes à la peau blanchâtre et translucide. Comment supportaient-ils Sa lumière ?

Ces questions auraient leurs réponses, en leur temps, elle le savait, mais l’impatience était sa force tout autant que sa faiblesse.